Protection des structures
La résistance au feu d’un élément de construction est le temps pendant lequel cet élément remplit sa fonction portante en cas d’incendie.
La préservation de la fonction portante de la structure d’un bâtiment est la priorité absolue d’un compartimentage Rf adéquat, ou encore la base de la Protection passive contre l’incendie. Dans la nouvelle norme de classification européenne EN 13501-2, cette propriété est indiquée par la lettre R.
La méthode adéquate de protection consiste à appliquer un produit de protection sur la structure portante. En fonction de la situation on peut choisir entre un caisson composé de panneaux coupe-feu, une projection avec du mortier coupe-feu ou une couche de peinture coupe-feu.
A cette fin, une série d’essais-feu a été développée suivant la norme EN 13381- partie 1 à 9, déterminant l’épaisseur de la couche à appliquer en fonction de la résistance au feu requise et de certains paramètres intrinsèques à la structure portante (revêtement et épaisseur de le dalle en béton pour les constructions en béton et facteur de massivité et degré de la charge pour les constructions en acier).
Cette catégorie de normes décrit des essais-feu sur un certain nombre d’éléments d’essai conventionnels, à partir desquels on détermine à titre de norme l’épaisseur de protection nécessaire pour une résistance au feu spécifique à un groupe d’éléments de construction particulier (dalle en béton, constructions métalliques et autres).
Les éléments porteurs d’un bâtiment ne se limitent pas aux colonnes et aux poutres, les dalles horizontales ou les murs porteurs ont également une fonction portante.
Pour les planchers les critères d’étanchéité aux flammes et d’isolation thermique (symboles E et I) jouent aussi un rôle important dans la prévention de la propagation d’un incendie, autre élément de base de la Protection Passive contre l’incendie.
Protection des poutres et colonnes
Les colonnes en acier sont protégées par un caisson en panneau résistant, autoportant, solide et résistant aux chocs. L’épaisseur de la protection est fonction de la résistance au feu exigée.
Les poutres ou colonnes en béton peuvent être protégées soit par des panneaux coupe-feu, soit par un mortier coupe-feu projeté, ou encore par une peinture Rf.
Les poutres ou colonnes en bois sont protégées par un caisson Rf réalisé en couche simple ou double de plaques résistantes au feu.
Attention la protection Rf retarde l’échauffement mais n’empêche pas le feu. Une bonne conception ne prévoit pas seulement de retarder le flux de chaleur mais prévoit aussi l’évacuation de cette chaleur (par une ventilation adéquate).
Les plaques seront vissées dans les poutres et les colonnes en bois au moyen de vis dont la longueur et l’entre-axe varient en fonction de la résistance au feu.
Une protection Rf peut également être considérée comme une mesure de dommage. Une colonne ou une poutre carbonisée aux faces externes devra être remplacée après un bref incendie, même si sa fonction portante est encore suffisante. Dans le cas d’une colonne protégée, seul le revêtement devra être remplacé.
Protection des planchers, toitures et plafonds
Les dalles en béton ne brulent pas en principe, cependant le béton n’offre pas la résistance au feu à laquelle on pourrait s’attendre. En cas d’exposition à un feu intense le béton s’écaille et subit des tensions internes importantes.
Si l’on protège les dalles les travaux de rénovation après un incendie seront moins importants et les tensions seront diminuées.
Les planchers en bois ont une fonction de séparation mais aussi souvent une fonction portante. Ils doivent par conséquent répondre à la classification R E I pendant une durée déterminée.
Ils peuvent être recouverts de plaques RF de différentes manières, selon les besoins :
Sous le plancher directement contre le gîtage
en protection suspendue
Sur le plancher avec le plafonnage existant
entre les gîtes
sur le plancher
La finition du plafond s’effectue par un simple enduisage et une peinture.
La résistance au feu du bas vers le haut peut aussi être obtenue par la pose de plaques Rf sur la face supérieure du plancher ou entre les gîtes, les poutres et le plafonnage existant peuvent ainsi rester apparents.
Les plafonds indépendants (faux plafonds servant à la dissimulation des gaines, fils ou tuyaux) Rf protègent tous les éléments de construction qui se trouvent au dessus et assurent ainsi la résistance au feu exigée. Ils protègent aussi contre le feu les toitures, les structures portantes compliquées, difficiles à protéger individuellement.
La pose d’un faux plafond indépendant Rf est conseillée lorsqu’on demande une résistance au feu dans les deux directions.
Protection des cloisons
Système de cloisons de grande hauteur Rf, non portantes qui se compose d’un treillis en acier galvanisé sur lequel on fixe de part et d’autre une double couche de plaques Rf. Ce système se prête particulièrement bien aux hautes cloisons légères et facilement démontables où l’on exige une résistance au feu élevée.
Cette technique se caractérise par un montage très rapide et simple résultant en un système mince et très stable. Grâce à son faible poids, la cloison ne nécessite pas de fondations supplémentaires.
Les profilés devant répondre à divers critères ils sont faits et livrés sur mesure.
Système de cloisons Rf sur ossature, construit sur une structure en bois une sur une structure en profilés acier.
L’épaisseur des plaques dépend de la résistance au feu demandée.
Les vides entre les différentes poutres en bois ou en acier sont comblés par de la laine de roche à partir d’une résistance Rf 1h.
On peut aussi prévoir une ouverture destinée à recevoir une porte Rf
Cloisons de rénovation : on peut placer des plaques Rf sur des plaques agglomérées, ce qui augmente la résistance au feu de ces cloisons. Cette fixation se fait d’un seul côté
Cloisons sur des profilés C : placement de part et d’autre des plaques Rf, le vide est comblé par de la laine de roche.
Les cloisons sur ossature ou sur profilés décrites ci-dessus offrent aussi une bonne isolation acoustique.
Les cloisons de doublage sont des cloisons dont le montage s’effectue d’un seul coté. Elles sont utilisées pour la fermeture d’ouvertures dans des murs Rf ou similaires dont l’accès n’est possible que d’un seul côté. Elles conviennent aussi pour la fermeture ou la construction des gaines techniques.
Les cloisons de doublage protègent également toutes les constructions sous-jacentes, dans le même esprit que les plafonds indépendants.
Ces cloisons peuvent être montées sur une structure périphérique, sur un chevronnage en bois, sur une ossature bois ou sur des profilés en acier C. En fonction de la résistance au feu nécessaire on complète les vides de laine de roche ou non.
Ces cloisons de doublage, fixes ou démontables peuvent aussi servir de face avant aux gaines techniques.
Dans les grands immeubles les conduites sont groupées autant que possible dans des gaines techniques. Ces gaines étant à l’origine de la propagation du feu doivent répondre à certaines exigences Rf.
Les gaines techniques sont en général réalisées en maçonnerie ou en béton. Leur face avant est laissée ouverte afin de faciliter l’installation des techniques spéciales. Cette face avant devra être fermée ultérieurement au moyen des constructions Rf.
Le choix de la fermeture dépendra de la fréquence, de l’accès et de la rapidité de démontage. Si on demande un contrôle régulier des conduites et des installations il faudra prévoir un regard de visite démontable ; des solutions vitrées sont aussi possible, afin de permettre le relevé des compteurs.
Les gaines techniques ou des parties de gaines techniques peuvent aussi être réalisées en plaques Rf.
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